Des milliers d'Américains sont descendus dans la rue cette nuit dans toutes les grandes villes du pays pour une deuxième journée de mobilisation anti-Trump en l'espace de deux semaines. «Pas de roi en Amérique» ou «Résistons à la tyrannie» pouvait-on lire sur des pancartes à la manifestation new-yorkaise, à côté d'images du président américain affublé d'une moustache à la Hitler.
Les manifestants ont particulièrement dénoncé la politique anti-immigration de la Maison Blanche, au moment où la Cour suprême a suspendu les expulsions d'immigrés sur la base d'une loi de 1798 sur «les ennemis étrangers».
«Les immigrés sont les bienvenus ici», criaient les manifestants réunis devant la bibliothèque de la plus grande ville des États-Unis, à quelques encablures de la célèbre Trump Tower du milliardaire.
Des contestataires se sont aussi rassemblés devant la Maison Blanche à Washington, quoique en nombre apparemment inférieur à la précédente mobilisation le samedi 5 avril, qui avait réuni des dizaines de milliers de personnes.
L'administration Trump mène «un assaut contre l'État de droit et le fait qu'il faut empêcher l'État d'empiéter sur les droits des gens qui vivent ici aux États-Unis», a dénoncé Benjamin Douglas, 41 ans.
Avec un keffieh sur la tête, M. Douglas portait une pancarte en soutien à Mahmoud Khalil, un étudiant palestinien arrêté le mois dernier à New York et menacé d'expulsion pour avoir organisé des manifestations contre la guerre à Gaza.
L'administration républicaine s'en prend à des personnes «afin de faire monter la xénophobie et éroder des protections juridiques bien établies», accuse-t-il.
Dans le très conservateur Texas (sud), une manifestation s'est déroulée à Galveston, une ville de 50.000 habitants riveraine du golfe du Mexique. «J'en suis à ma quatrième manifestation», confie Patsy Oliver, une écrivaine de 63 ans.
«D'habitude, j'attends l'élection suivante mais là ce n'est plus possible. Nous avons déjà perdu tellement de choses».
Sur la côte ouest, des centaines de personnes se sont rassemblées sur une place de San Francisco pour tracer dans le sable les mots «DESTITUTION + DEMISSION» en lettres géantes.